Hum...
J'ai laché prise depuis le déménagement. Tenir le carnet m'a paru très lourd, très contraignant à faire au quotidien, alors que j'avais tant d'autres choses en tête.
Avec ce carnet, les bouquins et la fréquentation des forums sur le sujets, j'avais l'impression que cette réeducation était devenue un but en soi. J'en ai eu assez de passer mon temps à analyser le moindre de mes comportements alimentaires, et j'ai décidé que la nourriture devait reprendre la place qui était la sienne.
Un acte vital, souvent social, mais pas un sujet de thèse permanent.
Fini le temps de l'analyse, place à l'action : j'ai voulu simplement vivre ma vie, allégée du poids de la culpabilité et armée de nouvelles convictions. Belle résolution.
Hélas, trois fois hélas ! Encore une fois, je suis allée trop vite. Même si j'ai compris les fondamentaux, la pratique ne suit pas comme je le voudrais. Bien sûr, je suis sortie des cycles infernaux hyper- contrôle de la moindre calorie /gavages compulsifs. C'est déja énorme, mais je n'arrive pas en m'en satisfaire.
Je ne prends plus le temps de me demander si j'ai encore faim à chaque bouchée, si bien que je réalise en fin de repas que j'ai trop mangé. Trop tard.
Je suis affamée quand je rentre du boulot, et je mange à ma faim. Très bien. Sauf que ce gouter est beaucoup trop prêt du repas du soir, et que je n'ai pas faim en passant à table. Je n'arrive pas à refuser d'accompagner Alex à l'apéro, encore moins à renoncer à me mettre à table avec lui. Du mal à renoncer à la nourriture, mais surtout du mal à renoncer à un repas avec lui. Je n'ai vraiment pas le courage de lui annoncer qu'il va devoir manger tout seul.
Résultat : j'ai encore une fois l'impression d'avoir échoué, je me retrouve confrontée à mon incapacité à maigrir. Et je ne suis pas encore capable d'admettre que je ne maigrirais peut-être jamais, pas encore capable de m'accepter comme ça. Comment se fait-il que je sois capable de prendre les problèmes de autres à bras le corps et à les régler en deux coups de cuillères à pot, et que je n'arrive pas à régler ça ?
Aujourd'hui, j'ai la nausée et mon corps me dégoute. Les compliments pourtant sincères et les caresses de mon Loulou me rappelent sans cesse ce corps qui refuse de m'obéir.
Aujourd'hui, je voudrais qu'on me couse la bouche.

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