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8.9.07

Ah oui au fait...

J'ai oublié de vous tenir au courant de ma courbe de poids depuis mon passage en classe 2.
Et bien, grâce à la visite de ma copine Ada en avril, j'ai repris deux kilos, que j'ai passé le mois de mai à reperdre.
Ma diet m'ayant prévenu que je ne maigrirai pas en été, je me suis dépéché de perdre 1 kilo le 20 juin, veille de l'été, donc.

Effectivement, mon poids a oscillé tout l'été entre + et - 500g selon la densité du barbecue, la quantité de bière, et les phases de la lune.
Hier, j'ai décidé que l'été était fini. Je suis remontée sur la balance pour constater que j'avais un kilo de moins au compteur.
Bilan : - 11. Il ne me reste plus qu'à retrouver mon rythme de perte d'1,5 kg mensuel.


Ah, puis faut que j'vous dise, cet été, j'ai aussi perdu des complexes et des a priori.
Loulou y est pour beaucoup, certes. Mais c'est un peu grâce à Christine. Enfin, plutôt grâce à Ann. La lire aussi sûre d'elle et aussi décomplexée sexuellement, malgré son poids, pendant que moi je m'emmelais les pinceaux, a suscité mon admiration (et pas seulement (qu'on me donne le smiley "jeune fille rougissante")).
Ce qui a certainement contribué à me permettre de m'alléger de ce côté là.

13.7.07

Mangez ! (de la poutine)


Bon, la poutine, vous n'êtes pas obligés, j'ai gouté, c'est très mauvais.
Ce titre pour vous dire que la RA et les théories du GROS s'exportent au Québec.
Une nutritionniste (qui ressemble à Jean-Claude Vandamme avec des cheveux), et une critique gastronomique (qui ressemble à l'héroïne de Sex and the City) ont publié un livre, Mangez !, qui promet aux personnes en surpoids de retrouver leur poids génétique en respectant leurs signaux de faim et de satiété.

Leur site contient un blog pour chacune d'elle, où elles développent tous les thèmes en liaison avec l'anti-régime, les sensations alimentaires, le plaisir gustatif, les normes, l'acceptation de soi. Sur ce dernier sujet, cet article me semble assez juste et assez proche de l'idée que j'ai qu'accepter son corps n'est pas se résigner à être moche.

Cet autre est trop prometteur à mon goût.


Paraît même que les américains ont droit aussi à leur méthode de réeducation alimentaire, sous le nom d'intuitive eating. La cause avance, les enfants, la cause avance.

5.7.07

Plaisir vs addiction

Quand je me suis décidée à sortir de mon addiction à la bouffe, j’ai lu et relu, entendu et réentendu qu’il fallait que je replace la nourriture à sa juste place : une fonction vitale, et non plus y avoir recours en guise de réconfort/plaisir/passe-temps/ armure/anti-stress/étouffe-émotions (rayez les mentions inutiles).
J’avoue que cette vision aseptisée de la nourriture m’a toujours génée, même si j’ai du y souscrire pour marquer une rupture avec mon addiction.

Avec le recul, je crois que je ne la partage définitivement pas.
Cet hiver, j’avais besoin de pauses thé plusieurs fois dans la journée. Je n’avais pas particulièrement faim, pourtant j’avais envie de grignoter un biscuit ou un carré de chocolat en même temps. Je me le suis refusé souvent, pour respecter la consigne « manger seulement en cas de faim ». Parfois, je me le suis accordé, et je n’ai pas pris de poids. Un seul biscuit ne triple pas les apports caloriques journaliers, et puis la régulation se fait sur les repas suivants.
Quand j’ai eu une journée difficile, j’ai envie d’une douche et d’un verre d’alcool pour me détendre. J’obtiens le même résultat en faisant un peu de yoga, mais sans l’effet réconfortant.

Il y a une dimension psychologique, émotionnelle évidente dans le fait de manger. Elles existent, mais je connais peu de personnes qui n’accordent aucune importance au contenu de leur assiette, qui ne mangent que pour vivre. La plupart des gens ont des préférences et des aversions alimentaires, aiment ou n’aiment pas un aliment.
Manger procure du plaisir, d’abord parce que cela permet de faire cesser une sensation de faim désagréable et de satisfaire des besoins nutritionnels spécifiques en fonction des aliments choisis. Et en fonction de sa madeleine personnelle, chacun associe un aliment à une situation agréable et réconfortante. Manger est une réponse naturelle au(x) stress(es). Pas à toutes les sources de stress, évidemment : certaines ont des réponses spécifiques immédiates et adaptées (la peur). Mais il y a des stresses diffus, comme la fatigue, qui n’ont pas de réponse spécifique immédiate (impossible de se coucher à 19h30, pas envie de dormir tant qu’on n’est pas détendu).

Le problème commence quand le réconfort n’est pas au rendez-vous. Quand le plaisir se transforme en addiction parce qu’on cherche dans la nourriture une solution immédiate à tous les problèmes. A défaut de le trouver au premier biscuit, on le cherche jusqu’au fond du paquet. Le stress est toujours là, et en bonus l’écoeurement et l’impression d’avoir agi de manière totalement stupide.
C’est de ce comportement dont je voulais me débarrasser. Mais je n’ai ni la capacité ni l’envie de me transformer en ascète et de me contenter de riz à l’eau. Tant que ça ne me fait pas de mal, j’aime autant que mes actes me procurent du plaisir. Je prends le carré de chocolat avec le café, je laisse la tablette engloutie par désoeuvrement.




Edit : en lien avec ce billet, un article de Zermati sur le trouble du réconfort, ou la version scientifique de ce que je raconte ici.

21.6.07

Ronde ou freak, suite et fin.

Les notes précédentes avaient pour objet de réfléchir à des voies différentes d'acceptation de soi. Ce n'est pas une quête réservée aux grosses, mais j'en parle sous l'angle qui me concerne. L'acceptation du corps, de la différence physique est un thème que j'ai peu abordé avec le Dr G. Pour moi, ce n'était même pas une question en soi, j'avais besoin de travailler sur l'acceptation du fait d'être imparfait de manière générale, et de ne pas avoir à demander pardon pour ça.

Mais le corps est un thème cher aux sites de size, puisque le rejet et la blessure tournent autour de lui. Et les solutions proposées pour"s'assumer" me laissent perplexe, insatisfaite. S'assumer, déja... Il y a une notion de faute là dessous qui ne me plaît pas. S'accepter comme on accepte une réalité avant de savoir quoi en faire me va mieux.
On suggère de s'assumer et de faire en sorte qu'on nous accepte en utilisant un vocabulaire édulcoré, et en choisissant de montrer ce qui'l y a de beau chez les rondes : la poitrine, les hanches, les bonnes joues.
Je ne vois pas en quoi on avance. Personne n'a de problème avec le fait d'avoir une belle poitrine ou une bonne mine. Ce qui pose problème, c'est le moche, justement. Je montre mes seins, ok, mais qu'est ce que je fais de mon cul ? De mes cicatrices ? Comment je les accepte, comment je les fais accepter ? Il y atoujours de l'acceptable (de préférence ce qui correspond aux normes esthétiques du moment) et de l'innaceptable.
Il n'y a pas de différence fondamentale avec l'art de la séduction en général : quand on se maquille, on cache ses cernes et on agrandit ses yeux. Pourtant, je me sens coupée en deux dans ce raisonnement. Toujours contrainte par les normes, alors qu'on me parle de s'en affranchir.

Au contraire, chez les modèles que présente Lipidineuse, comme dans le mondes des fat admirers, c'est le corps tout entier qui est beau, jusque dans sa difformité. Pour moi, c'était une piste inédite et j'avais envie d'en parler. Cette façon de voir les choses me convient dans ce qu'elle a de global, de vrai. D'original aussi : chercher son chemin en dehors de sentiers battus.
Mais Ada a raison : je confonds l'art et le modèle. Ce sont des photos, pas la réalité.
Cette voie suppose une marginalisation qui ne me correspond pas, parce qu'elle suppose de se (au moins sexuellement parlant) centrer sur ce seul thème.

Je n'ai pas encore de conclusion définitive sur l'attitude qui me correspondrait le mieux sur le sujet. Je n'ai pas envie de me focaliser là dessus, j'y réfléchis entre autre choses, plus particulièrement certains jours, pas du tout souvent.
Je perçois déja que comme toujours en ce qui me concerne, c'est la voie du milieu que je dois suivre. Quelque chose comme l'idée qu'un physique comme une personnalité s'apprécie globalement et par morceau par morceau. Une ironie astrologique m'a fait naître sous le signe de la balance : il semble que je sois condamnée à chercher la justesse et l'équilibre en toutes choses.


18.6.07

Ronde ou freak, suite.

Lipidineuse a une position radicalement différente. Elle se fout de plaire à Monsieur Tout le monde. Elle revendique le droit de vivre au grand jour mais dans une niche culturelle, celle des amateurs de graisse, les fat admirers. Elle assume d'être un freak aux yeux du monde, elle est une déesse chez elle. A travers son blog, elle nous propose de voir des grosses, des vraies grosses, des qui dépassent les 100 kg, pas des qui rentrent plus dans du 38 (Je plains réellement les filles qui se sentent hideuses au delà du 38. Pour le coup, ce sont de vraies victimes de la mode. Elles sont plus grosses dans leur tête que sur leur balance, mais je suis à certaine qu'elles en souffrent autant.), au travers de regard d'artistes qui les aiment.


Ces images m'inspirent un mélange de sentiments. Le truc du moment chez les rondes, c'est de poser, de s'afficher, pour montrer que les rondes peuvent être belles comme les autres. Encore une fois, c'est le comme les autres qui pose problème. Toutes ces photos sont lisses, floutées parfois, avec des mises en scène qui laissent voir le meilleur (les seins) et cachent les vergetures. Des images de rondes acceptables par les gens de base. Ceux qui applaudissent la flamboyance de Marianne James quand elle est assise, mais qui ne supporteraient pas sa vision en bikini, sans coiffure ni parure pour détourner l'attention de son cul. Qui applaudissent encore le pétillant de Valérie Damidot, nouvelle égérie ronde. Je crois que jamais une grosse ne m'a autant gonflé que celle là, qui se croit obligée d'adopter un langage fifille cucul, qui cautionne l'image de la grosse bonne copine toujours de bon poil.


Au contraire, sur les photos et les dessins qu'on trouve chez Lipidineuse, il y a les culs monstrueux de David Gouny, les corps mous et fardés de Jan Saudek, les débordements de chair de Pernice, et cette photo incroyable de Aaron Hawks.

Des grosses toutes nues, la vérité du gras toute crue. Pas maquillée, formatée pour passer à la télé.
De vrais freaks. Pourtant, tout ça a une esthétique réelle qui me touche.

Pour autant, ça ne résoud pas mon problème. Je refuse d'être une ronde, une grosse qui s'excuse ou qui se lisse pour se faire accepter. Je veux être grosse, cellulitée, vergeturée, en paix. Pour autant, je n'ai pas envie de le revendiquer en permanence. Etre nue dans un filet, c'est très inconfortable pour aller chercher son pain.
Paradoxalement, je n'arrive pas à être à l'aise avec l'idée des fat admirers. J'imagine que comme tout le monde, je veux être aimée pour ce que je suis. Justement, je suis grosse. Oui, mais pas que. C'est le fait d'être chosifiée qui me dérange. Et si un jour je perdais ma graisse, je ne serais plus aimable ? C'est aussi compliqué que de déplaire pour le contraire.
Et puis, en dehors de ces représentations artistiques, les vraies photos amateurs de BBW (big beautiful women, fantasmes des fat admirers, donc) me heurtent vraiment dans ce qu'elles ont de porno cheap et morbide. Morbide comme les relations des feeders et des feedees, ces couples où l'un n'a d'autre fantasme que de nourrir l'autre toujours et encore pour le faire grossir.

Est-ce parce que cet univers m'est encore trop peu connu ? On est toujours choqué de ce qui nous est étranger. Mais je n'arrive pas à me reconnaître dans cet univers là. Je cogite, je cogite, je cherche ma place entre les rondes et les freaks.

Ronde ou freak ?

J'ai découvert il y a quelques semaines le blog de Lipidineuse, "débordante de chair et de (mauvais) esprit". Depuis, je suis un peu perturbée, pour tout vous dire.
J'aime son ton sans concession, sans complaisance, lucide sur l'obésité. Tellement qu'il peut sembler trash, comparé à celui des sites de size acceptance. Qu'elle tacle sans ménagement d'ailleurs, tout en refusant de maigrir pour faire plaisir, faisant l'apologie du plaisir sous toutes ses formes, et de la grosseur acceptée, intégrée.

Je me retrouve assez dans les critiques qu'elle adresse aux sites de size français. Pourtant, ces sites m'ont été précieux, particulièrement VLR. A bout de souffle, dépassée par les échecs successifs des régimes, j'étais venu y chercher des informations sur l'anneau gastrique. J'étais persuadée que je ne pouvais plus rien pour moi, que seule la camisole pouvait encore me sauver. Je suis repartie avec l'adresse du site du GROS, l'idée ancrée que je n'avais pas à me mutiler pour rentrer dans des cases, soulagée de ne plus être seule et de voir des rondes s'épanouir loin des régimes.


Des rondes. C'est bien le terme qui m'agace. Sur ces sites mobilisés pour le droit à plaire et se plaire tel que, on est ronde, pulpeuse, plus size, ... Jamais grosse. On a des rondeurs, pas des bourrelets. L'acceptation de soi par l'édulcoration du problème. Paradoxal pour un site anti-régime.
On s'y bat contre la grossophobie, pour le droit d'avoir des fringues fashion à sa taille, le droit à la représentation dans les media et sur les podium des défilés. Le droit d'être comme tout le monde, en somme.
Le combat est juste, quand on sait que l'augmentation de l'obésité suit celle des régimes, qu'elle est stigmatisée comme le péché capital d'une société qui pousse à consommer, snacker, junk-fooder toute la journée. Manger est un plaisir coupable, dont il faut cacher les effets à grands coups de jogging et de régime. Schizophrénie assurée.

Pour autant qu'il soit juste, le combat a un petit air de victimisation, de droit à la réparation qui me gonfle un peu à haute dose. On nous ressert toujours que la beauté est une question subjective, qu'en d'autres temps la femme dodue était le canon de sa société. Victimes de la mode, quoi. Moi, je m'en fous un peu, à vrai dire. Je vis ici et maintenant, et je reconnais parfaitement aux autres le droit d'intégrer les normes sociales et esthétiques de leur temps. Les hommes ont le droit de trouver les minces superbes et de me trouver monstrueuse. Ce ne me fait pas plaisir tous les jours, mais c'est comme ça.



Mia Tyler, mannequin plus size. Soeur de Liv Tyler, qui parâit-il est désormais ronde aussi.
(à suivre...)

1.6.07

Vous ne maigrirez pas cet été.

Le Dr G. ne veut plus me voir. Ma diét non plus. Enfin, presque plus. Elle juge que les bases de mon alimentation (je vous en parlerai bientôt), que nous avons mises en place ensemble, sont acquises. Le rendez-vous mensuel n'est plus nécessaire. Elle me propose de nous revoir seulement à la rentrée, pour faire un point. Avant de me laisser partir avec son numéro en guise de hotline nutritionnelle, elle m'a fait une révélation moyennement encourageante : "Vous ne maigrirez pas cet été".
Argh. Et qu'est-ce que je vais répondre aux perfides qui triturent une rondelle de tomates- basilic au resto en sussurant que "l'été, il fait trop chaud pour manger, on maigrit facilement" ?


La vérité. La stricte vérité.
Que s'il fait trop chaud pour manger une tartiflette, il fait juste la bonne température pour avaler des crudités qui baignent dans la vinaigrette et des coupes de glace à 12000 kcal la cuillère.
Qu'il ne se passe pas un week-end sans qu'on soit invité à un bbq, où on sert des T-bones, des travers de porc et des merguez-chipo à faire glisser avec du rosé.
Qu'on dîne plus tard, et qu'on profite des apéros quotidiens pour tester des cocktails (100 kcal par verre d'alcool, elle a dit, la dame) et les olives du marché.
Qu'on se rafraichit aux sodas et thés glacés hyper sucrés.

Dans ces conditions, perdre du poids relève de l'ascétisme. Maintenir le cap semble un objectif plus réaliste et permet de profiter de toutes les délicieuses aberrations nutritionnelles sus-citées. La solution réside dans le pas tout en même temps, et dans l'établissement de priorités.
Exemple : je ne tiens pas particulièrements aux sodas. Je peux donc les éliminer sans regret tout au long de la semaine et profiter des apéros du week-end.
Je vais donc faire en sorte de garder mes habitudes alimentaires, celles qui correspondent à mon équilibre, le plus souvent possible. Abuser des astuces qui allègent les repas sans les attrister (sauce crudités au yaourt, vinaigrette allongée au citron et au herbes, jouer sur les équivalences et privilégier les aliments les moins caloriques : brochettes plutôt que saucisses, sorbets plutot que glaces,...) Lors des invitations, respecter ma satiété. Vérifier que la balance ne dérape pas seulement tous les 15 jours. Y approvechar. Culpabiliser est un mot qui appartient à l'été dernier.


Photo by ddbits .

30.5.07

Yoga

Dans la série la vie est belle en xxl, je me dois de consacrer un post au yoga, que je pratique depuis septembre dernier. Non pas pour vous faire un topo sur l'histoire, la philosophie ou les différents types de yoga, google et wikipedia sont plus complets que moi. Plutôt pour faire le lien avec ce que j'ai vécu ces derniers mois, et expliquer en quoi il peut être bénéfique pour renouer avec son corps.


Je me suis inscrite en cours avec le demi-espoir d'acquérir une capacité de concentration, de détente qui m'aiderait à abaisser mon niveau d'angoisse global. En revanche, je n'avais aucune illusion sur la possibilité d'améliorer mes capacités physiques avec un sport aussi doux. Pourtant, 9 mois plus tard, je suis bluffée par les résultats.


Contrairement aux pratiques sportives habituelles, dans le yoga, il n'y a aucune notion de performance, de résultat. Evidemment, il y a des postures plus ou moins compliquées à prendre. Mais il y a toujours une possibilité de les adapter sans les dénaturer (plier les genoux, utiliser un coussin, une chaise, prendre appui contre un mur, ...). Et pour être réussie, la posture n'a pas besoin d'être parfaite. Ce qui compte, c'est la progression qu'on peut constater au fur et à mesure des scéances.
Pour moi, ça a été essentiel d'admettre que ce que je faisais était bien, même si c'était différent du modèle proposé par la prof. Supprimer l'obligation de conformité et de performance, accepter les limites de mon corps sans les voir comme des tares mais plutôt comme des voies à explorer, c'était mettre en application ce que j'essayais de comprendre en thérapie. Un autre chemin pour arriver au même endroit, et au fil des mois, la sensation que les morceaux du puzzle commençait à s'imbriquer correctement.

Réaliser que mon corps pouvait m'offrir des satisfactions, qu'il fallait que je l'écoute lui pour savoir quand arrêter un mouvement, m'a aidé à lui faire encore plus confiance pour respecter ma satiété. J'ai été surprise de constater aussi qu'avec un cours d'1h30 par semaine et une quinzaine de minutes chaque soir, je m'étais considérablement assouplie, que je commençais à me muscler, et que j'arrivais à soulager mon dos toute seule par des postures très simples. Evidemment, rien à voir avec la salle de gym niveau musculation, mais ce n'est pas le but.

J'ai cessé de me sentir coupée en deux, le cerveau d'un côté et un corps auquel je ne voulais pas penser de l'autre, un visage expressif, identifiable, dont je connaissais les traits posé sur une boule informe. J'ai fait connaissance de mon souffle, de son trajet, des organes et des muscles qui sont mobilisés à chaque respiration, de mes articulations et de mes membres, de leur souplesse et de leur raideur. J'ai senti les liens entre les suggestions proposées à mon cerveau et la détente qui se faisait dans mon corps. Je l'ai vécu comme des retrouvailles. Ces derniers temps, j'ai même envie de bouger un peu plus, je monte les 4 étages de mon bureau par les escaliers (ça doit être l'effet Cannes), je me suis acheté un rameur d'occasion. Je n'en fais que 5 mn le soir. Mais je le fais parce que j'en ressens le besoin physique et non pas pour contraindre mon corps à atteindre une norme.

Aujourd'hui, au risque de donner dans le cliché, je peux dire que j'ai un rapport avec mon corps qui est de l'ordre de la réconciliation. Ce n'est pas que je le trouve formidable et que je m'en félicite. Mais j'ai cessé de le considérer comme responsable, pas à la hauteur, de l'ignorer. Je sais que ce qu'il est n'est que le reflet de ce que je vis intérieurement. Il est ce qu'il est, il change à son rythme, qui est celui de mes réflexions. Je l'accepte comme je m'accepte, c'est à dire encore plus ou moins mais de mieux en mieux, et je m'autorise à le mettre en valeur.

Nouvelle ère.

Maintenant que ma thérapie est terminée, je n'ai plus d'objectif précis à atteindre du côté de ma relation avec la nourriture, de mon poids,... Je n'ai plus d'axe de recherche, de réflexion. J'ai seulement à penser à autre chose, en surveillant du coin de l'oeil que les compulsions ne reviennent pas sournoisement et à appliquer les techniques de killer de démon du frigo en cas de besoin.
Je me trouve fort démunie, du coup. Avant la thérapie, je m'occupais à vouloir atteindre un poids idéal, à saboter mes régimes un par un et à chouiner que j'étais une incapable.
Avec la thérapie, je me suis occupée la tête à chercher la raison de chaque bouchée.
Je suis forcée de constater qu'à ce jour, aucune obsession ni doute existentiel ne sont venus prendre la place vide. Il ne me reste plus qu'à vivre, en somme. Hum. Vaste programme.

Accueillir les évènements, les rencontres comme ils viennent ? Faire des projets, en changer ? Sans rien remettre à plus tard sous prétexte que je serai plus belle, plus compétente, plus avenante avec des kilos en moins ? Vivre sans me chercher d'excuse pour ne pas faire ?
Je ne vois pas d'autre solution. Aussi, je déclare ouverte l'ère de ma vie telle quelle, en XXL.

26.5.07

L'insoutenable légereté de la petite robe d'été.

En fin de printemps,les grosses cuisses ont la pression. Partout, on leur ordonne de s'affiner, se raffermir, s'auto-bronzer avant de songer à oser se découvrir. Vu le boulot, les grosses cuisses savent qu'elles ne pourront pas se découvrir avant 3 étés au bas mots, et encore en y bossant tous les jours. (photo de Jen Davis, vue chez Christine)

Du coup, les grosses cuisses se résignent à cuire dans leur pantalon. Mais vient un moment où la moiteur du jean qui colle est insupportable. Les grosses cuisses se mettent à rêver de petites robes d'été, de caresse imperceptible du tissu, de brise légère.
Prenant leur courage à deux mains, les grosses cuisses osent la jupe, malgré le manque de fermeté, l'absence de genou et le hâle hopital, vu qu'elles étaient momifiées pendant que les autres commençaient à bronzer.
Et le rêve de la petite robe légère se transforme en cauchemar de la cuisse qui frotte. Au bout d'une heure, les grosses cuisses sont rouges. A midi, elles sont franchement irritées. A 18h, elles saignent. Le lendemain, l'entrejambe a pris une teinte marron brûlure du plus bel effet.
Les grosses cuisses retournent donc à leur pantalon en lin, chiffonné au bout de 15 mn, la mort dans l'âme.

Fin de l'histoire ? Non, car chaque grosse cuisse a sa solution :
* Les plus 80's choisiront le legging. Personnellement, je me refuse à adopter le look des choristes de Début de soirée.
* Les plus pressées iront en pharmacie où elles trouveront plusieurs crèmes protectrices et cicatrisantes comme Bariederm d'Uriage ou Nok d'Akiléine en prévention. En soin, toutes les crèmes type Biafine, Bépanthen, et autres oxydes de zinc pour fesses de bébé calment les brûlures.
* Les plus high-tech pourront tester le pansement en spray invisible.
* D'une manière générale, tout corps gras et protecteur est efficace. Une crème hydratante peut suffire pour certaines, à condition d'en remettre dans la journée. Personnellement, j'opte pour une appliquation généreuse d'un mélange express (au creux de la main) d'huile de germe de blé, nourrissante et cicatrisante, et de gel d'aloé vera, rafraichissant et anti-irritations. Il faut prendre le temps de laisser sécher car l'huile de germe de blé est jaune foncée et peut tâcher les vêtements.

Maintenant que vous êtes en jupe, ne reste plus qu'à oser le string pour connaître l'insoutenable sensualité de la caresse du tissu sur vos fesses !