8.9.07
Ah oui au fait...
13.7.07
Mangez ! (de la poutine)

Ce titre pour vous dire que la RA et les théories du GROS s'exportent au Québec.
Une nutritionniste (qui ressemble à Jean-Claude Vandamme avec des cheveux), et une critique gastronomique (qui ressemble à l'héroïne de Sex and the City) ont publié un livre, Mangez !, qui promet aux personnes en surpoids de retrouver leur poids génétique en respectant leurs signaux de faim et de satiété.
Leur site contient un blog pour chacune d'elle, où elles développent tous les thèmes en liaison avec l'anti-régime, les sensations alimentaires, le plaisir gustatif, les normes, l'acceptation de soi. Sur ce dernier sujet, cet article me semble assez juste et assez proche de l'idée que j'ai qu'accepter son corps n'est pas se résigner à être moche.
5.7.07
Plaisir vs addiction
J’avoue que cette vision aseptisée de la nourriture m’a toujours génée, même si j’ai du y souscrire pour marquer une rupture avec mon addiction.
Avec le recul, je crois que je ne la partage définitivement pas.
Cet hiver, j’avais besoin de pauses thé plusieurs fois dans la journée. Je n’avais pas particulièrement faim, pourtant j’avais envie de grignoter un biscuit ou un carré de chocolat en même temps. Je me le suis refusé souvent, pour respecter la consigne « manger seulement en cas de faim ». Parfois, je me le suis accordé, et je n’ai pas pris de poids. Un seul biscuit ne triple pas les apports caloriques journaliers, et puis la régulation se fait sur les repas suivants.
Quand j’ai eu une journée difficile, j’ai envie d’une douche et d’un verre d’alcool pour me détendre. J’obtiens le même résultat en faisant un peu de yoga, mais sans l’effet réconfortant.
Il y a une dimension psychologique, émotionnelle évidente dans le fait de manger. Elles existent, mais je connais peu de personnes qui n’accordent aucune importance au contenu de leur assiette, qui ne mangent que pour vivre. La plupart des gens ont des préférences et des aversions alimentaires, aiment ou n’aiment pas un aliment.
Manger procure du plaisir, d’abord parce que cela permet de faire cesser une sensation de faim désagréable et de satisfaire des besoins nutritionnels spécifiques en fonction des aliments choisis. Et en fonction de sa madeleine personnelle, chacun associe un aliment à une situation agréable et réconfortante. Manger est une réponse naturelle au(x) stress(es). Pas à toutes les sources de stress, évidemment : certaines ont des réponses spécifiques immédiates et adaptées (la peur). Mais il y a des stresses diffus, comme la fatigue, qui n’ont pas de réponse spécifique immédiate (impossible de se coucher à 19h30, pas envie de dormir tant qu’on n’est pas détendu).
Le problème commence quand le réconfort n’est pas au rendez-vous. Quand le plaisir se transforme en addiction parce qu’on cherche dans la nourriture une solution immédiate à tous les problèmes. A défaut de le trouver au premier biscuit, on le cherche jusqu’au fond du paquet. Le stress est toujours là, et en bonus l’écoeurement et l’impression d’avoir agi de manière totalement stupide.
C’est de ce comportement dont je voulais me débarrasser. Mais je n’ai ni la capacité ni l’envie de me transformer en ascète et de me contenter de riz à l’eau. Tant que ça ne me fait pas de mal, j’aime autant que mes actes me procurent du plaisir. Je prends le carré de chocolat avec le café, je laisse la tablette engloutie par désoeuvrement.
21.6.07
Ronde ou freak, suite et fin.
18.6.07
Ronde ou freak, suite.
Ces images m'inspirent un mélange de sentiments. Le truc du moment chez les rondes, c'est de poser, de s'afficher, pour montrer que les rondes peuvent être belles comme les autres. Encore une fois, c'est le comme les autres qui pose problème. Toutes ces photos sont lisses, floutées parfois, avec des mises en scène qui laissent voir le meilleur (les seins) et cachent les vergetures. Des images de rondes acceptables par les gens de base. Ceux qui applaudissent la flamboyance de Marianne James quand elle est assise, mais qui ne supporteraient pas sa vision en bikini, sans coiffure ni parure pour détourner l'attention de son cul. Qui applaudissent encore le pétillant de Valérie Damidot, nouvelle égérie ronde. Je crois que jamais une grosse ne m'a autant gonflé que celle là, qui se croit obligée d'adopter un langage fifille cucul, qui cautionne l'image de la grosse bonne copine toujours de bon poil.
Au contraire, sur les photos et les dessins qu'on trouve chez Lipidineuse, il y a les culs monstrueux de David Gouny, les corps mous et fardés de Jan Saudek, les débordements de chair de Pernice, et cette photo incroyable de Aaron Hawks.

De vrais freaks. Pourtant, tout ça a une esthétique réelle qui me touche.
Pour autant, ça ne résoud pas mon problème. Je refuse d'être une ronde, une grosse qui s'excuse ou qui se lisse pour se faire accepter. Je veux être grosse, cellulitée, vergeturée, en paix. Pour autant, je n'ai pas envie de le revendiquer en permanence. Etre nue dans un filet, c'est très inconfortable pour aller chercher son pain.
Paradoxalement, je n'arrive pas à être à l'aise avec l'idée des fat admirers. J'imagine que comme tout le monde, je veux être aimée pour ce que je suis. Justement, je suis grosse. Oui, mais pas que. C'est le fait d'être chosifiée qui me dérange. Et si un jour je perdais ma graisse, je ne serais plus aimable ? C'est aussi compliqué que de déplaire pour le contraire.
Et puis, en dehors de ces représentations artistiques, les vraies photos amateurs de BBW (big beautiful women, fantasmes des fat admirers, donc) me heurtent vraiment dans ce qu'elles ont de porno cheap et morbide. Morbide comme les relations des feeders et des feedees, ces couples où l'un n'a d'autre fantasme que de nourrir l'autre toujours et encore pour le faire grossir.
Est-ce parce que cet univers m'est encore trop peu connu ? On est toujours choqué de ce qui nous est étranger. Mais je n'arrive pas à me reconnaître dans cet univers là. Je cogite, je cogite, je cherche ma place entre les rondes et les freaks.
Ronde ou freak ?
J'aime son ton sans concession, sans complaisance, lucide sur l'obésité. Tellement qu'il peut sembler trash, comparé à celui des sites de size acceptance. Qu'elle tacle sans ménagement d'ailleurs, tout en refusant de maigrir pour faire plaisir, faisant l'apologie du plaisir sous toutes ses formes, et de la grosseur acceptée, intégrée.
Je me retrouve assez dans les critiques qu'elle adresse aux sites de size français. Pourtant, ces sites m'ont été précieux, particulièrement VLR. A bout de souffle, dépassée par les échecs successifs des régimes, j'étais venu y chercher des informations sur l'anneau gastrique. J'étais persuadée que je ne pouvais plus rien pour moi, que seule la camisole pouvait encore me sauver. Je suis repartie avec l'adresse du site du GROS, l'idée ancrée que je n'avais pas à me mutiler pour rentrer dans des cases, soulagée de ne plus être seule et de voir des rondes s'épanouir loin des régimes.
Des rondes. C'est bien le terme qui m'agace. Sur ces sites mobilisés pour le droit à plaire et se plaire tel que, on est ronde, pulpeuse, plus size, ... Jamais grosse. On a des rondeurs, pas des bourrelets. L'acceptation de soi par l'édulcoration du problème. Paradoxal pour un site anti-régime.
On s'y bat contre la grossophobie, pour le droit d'avoir des fringues fashion à sa taille, le droit à la représentation dans les media et sur les podium des défilés. Le droit d'être comme tout le monde, en somme.
Le combat est juste, quand on sait que l'augmentation de l'obésité suit celle des régimes, qu'elle est stigmatisée comme le péché capital d'une société qui pousse à consommer, snacker, junk-fooder toute la journée. Manger est un plaisir coupable, dont il faut cacher les effets à grands coups de jogging et de régime. Schizophrénie assurée.
Pour autant qu'il soit juste, le combat a un petit air de victimisation, de droit à la réparation qui me gonfle un peu à haute dose. On nous ressert toujours que la beauté est une question subjective, qu'en d'autres temps la femme dodue était le canon de sa société. Victimes de la mode, quoi. Moi, je m'en fous un peu, à vrai dire. Je vis ici et maintenant, et je reconnais parfaitement aux autres le droit d'intégrer les normes sociales et esthétiques de leur temps. Les hommes ont le droit de trouver les minces superbes et de me trouver monstrueuse. Ce ne me fait pas plaisir tous les jours, mais c'est comme ça.
1.6.07
Vous ne maigrirez pas cet été.
Le Dr G. ne veut plus me voir. Ma diét non plus. Enfin, presque plus. Elle juge que les bases de mon alimentation (je vous en parlerai bientôt), que nous avons mises en place ensemble, sont acquises. Le rendez-vous mensuel n'est plus nécessaire. Elle me propose de nous revoir seulement à la rentrée, pour faire un point. Avant de me laisser partir avec son numéro en guise de hotline nutritionnelle, elle m'a fait une révélation moyennement encourageante : "Vous ne maigrirez pas cet été". Argh. Et qu'est-ce que je vais répondre aux perfides qui triturent une rondelle de tomates- basilic au resto en sussurant que "l'été, il fait trop chaud pour manger, on maigrit facilement" ?
30.5.07
Yoga
Nouvelle ère.
26.5.07
L'insoutenable légereté de la petite robe d'été.
En fin de printemps,les grosses cuisses ont la pression. Partout, on leur ordonne de s'affiner, se raffermir, s'auto-bronzer avant de songer à oser se découvrir. Vu le boulot, les grosses cuisses savent qu'elles ne pourront pas se découvrir avant 3 étés au bas mots, et encore en y bossant tous les jours. (photo de Jen Davis, vue chez Christine)
Du coup, les grosses cuisses se résignent à cuire dans leur pantalon. Mais vient un moment où la moiteur du jean qui colle est insupportable. Les grosses cuisses se mettent à rêver de petites robes d'été, de caresse imperceptible du tissu, de brise légère.
Prenant leur courage à deux mains, les grosses cuisses osent la jupe, malgré le manque de fermeté, l'absence de genou et le hâle hopital, vu qu'elles étaient momifiées pendant que les autres commençaient à bronzer.
Et le rêve de la petite robe légère se transforme en cauchemar de la cuisse qui frotte. Au bout d'une heure, les grosses cuisses sont rouges. A midi, elles sont franchement irritées. A 18h, elles saignent. Le lendemain, l'entrejambe a pris une teinte marron brûlure du plus bel effet.
Les grosses cuisses retournent donc à leur pantalon en lin, chiffonné au bout de 15 mn, la mort dans l'âme.
Fin de l'histoire ? Non, car chaque grosse cuisse a sa solution :
* Les plus 80's choisiront le legging. Personnellement, je me refuse à adopter le look des choristes de Début de soirée.
* Les plus pressées iront en pharmacie où elles trouveront plusieurs crèmes protectrices et cicatrisantes comme Bariederm d'Uriage ou Nok d'Akiléine en prévention. En soin, toutes les crèmes type Biafine, Bépanthen, et autres oxydes de zinc pour fesses de bébé calment les brûlures.
* Les plus high-tech pourront tester le pansement en spray invisible.
* D'une manière générale, tout corps gras et protecteur est efficace. Une crème hydratante peut suffire pour certaines, à condition d'en remettre dans la journée. Personnellement, j'opte pour une appliquation généreuse d'un mélange express (au creux de la main) d'huile de germe de blé, nourrissante et cicatrisante, et de gel d'aloé vera, rafraichissant et anti-irritations. Il faut prendre le temps de laisser sécher car l'huile de germe de blé est jaune foncée et peut tâcher les vêtements.
Maintenant que vous êtes en jupe, ne reste plus qu'à oser le string pour connaître l'insoutenable sensualité de la caresse du tissu sur vos fesses !
