1.10.05

Noir Désir



J'ai un an de plus aujourd'hui. Je ne crois pas m'être trop perdue en chemin, pas de remord, quelques regrets. Qui n'en a pas ?

Ce que je regrette le plus, depuis que je n'ai plus 18 ans, c'est de savoir désormais que tout n'est pas possible.
Je me disais à l'époque que je pouvais me laisser porter par la vie, que je pourrais toujours revenir en arrière et faire ce que je n'aurai pas fait au moment où j'en avais l'opportunité : étudier ou travailler à l'étranger, poursuivre mes études, me droguer, sauter en parachute, n'importe quoi... Je pensais que la clé de tout ça était l'indépendance financière. Pas de dette, pas de compte à rendre, je resterai maître de ma vie.
Je sais aujourd'hui qu'on n'a pas le temps pour tout et qu'on ne revient pas en arrière aussi facilement. Bien sur dans l'absolu, je peux toujours tout plaquer et aller bosser comme serveuse au Canada. Je n'ai pas vraiment envie de le faire et ça ne me manque pas.
Ce qui me manque, c'est l'illusion de croire que je peux.

Le voila, finalement, mon regret : mes illusions. Ca ne vaut pas grand chose, mais ça donne du sens au quotidien.

Le rapport avec Noir Désir ?
Noir Désir, c'est LE groupe de mon adolescence. Donc de ma vie.
A 18 ans, il n'y avait pas grand chose de plus important dans ma vie que la musique.
Noir Désir, ça colle avec cette période. J'ai eu les mêmes engagements qu'eux à l'époque, le Chiapas et le commandant Marcos. J'en ai même fait mon sujet de mémoire à Sciences-Po !
Pas par gagatisme genre "je fais tout comme Noir Désir". Non, j'y croyais, à l'époque.
Avec le temps, j'ai écouté de moins en moins de musique. Parce qu'aucun groupe n'a suscité cette émotion que j'avais ado en écoutant mes cassettes (oui, je suis de la génération des cassettes).

Aujourd'hui, j'ai 29 ans, Noir Désir me redonne des frissons et les larmes aux yeux. Il doit bien me rester deux ou trois illusions...

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