
J'ai mené l'enquête. L'OPA sauvage de Loulou sur mon déguisement de catcheur n'était pas motivée que par la jalousie. Le fantasme de l'infirmière bondage a largement joué sa part.
Moi, en symbole sexuel ? En mini-robe blanche, toutes cuisses dehors ? Mouaich... Le ridicule ne tue pas, mais tout de même.
Et pourtant, j'ai décidé de relever le défi.
D'abord, c'est Halloween. C'est normal d'être effrayant et/ou ridicule.
Ensuite, je suis en territoire largement ami. Quant aux invités que je ne connais pas, j'ai prévu un équipement médical qui devrait leur couper l'envie de rire.
31/11/2005, 20h, nous y voilà. Mini-robe blanche, résilles, talons et faux-cils (je tiens à ouvrir ici une parenthèse technique des plus importantes pour qui serait tenté de porter des faux-cils. Il est IMPERATIF de les coller en suivant strictement le contour de la paupière. Sinon, on n'a pas des faux-cils mais des moustaches sur les yeux). Loulou est ravi, je crois même déceler un peu de bave aux coins de ses lèvres.
Je suis la reine de la soirée. Personne ne se moque (la scie à métaux qui dépasse de ma blouse remplit parfaitement son rôle de dissuasion passive), et je maîtrise la mini-robe. Un objet à ramasser sur le sol ? Je fléchis les genoux en les gardant serrés. Un objet à attraper en hauteur ? Ma robe ne remonte pas plus qu'il ne faut grâce à ma main libre fermement plaquée sur ma hanche.
S'asseoir ? Je croise tranquillement les jambes, entre Basic Instinct et le couvent des oiseaux.
J'assume mon rôle de sex-symbol comme une seconde peau, je suis classe et sexy à la fois, avec un naturel confondant. Je pourrais presque aller chercher mon pain dans cette tenue, tellement c'est tout moi.
Tout va bien. Je peux m'offrir un verre à la santé de ma robe. Vincent s'attable avec moi, nous partageons les whiskys coca et nos avis divergents sur la situation de Bertrand Cantat.
2h : on est enfin d'accord. Le rhum vient à point pour sceller notre union sacrée.
3h30 : J'ai besoin d'air et je rejoinds les autres sur la terrasse.
4h : les autres persistent à tourner. Je ferme les yeux pour les en empêcher.
11h : J'ouvre les yeux dans un lit qui n'est pas le mien. Je pose un pied au sol et butte dans une bassine. L'odeur aigrelette ne laisse aucun doute sur son contenu.
Les choses tournent toujours un peu, mais je suis sûre de venir à bout de ce phénomène avec un café au soleil.
Je regarde les photos de la veille, et là, c'est le monde qui s'arrête de tourner. Il semblerait qu'en fermant les yeux, j'ai perdu le contrôle de mes genoux. Ma déchéance s'étale sur une bonne quinzaine de clichés : je suis verdâtre, affalée sur un banc à 10 cm d'une poubelle pleine de cadavres de bouteilles (le hasard fait parfois mal les choses ), et je ne maîtrise plus du tout ma robe.
L'an prochain, je me déguise en bonne soeur.
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