Je ne vous apprends rien en vous disant que j’ai la conscience politique d’une huître.
Désenchantement générationnel ? Nombrilisme aigu ? Aquabonnisme ? Complexité et déplacement de l’échelle des problèmes ? Peu importe, je ne me cherche pas d’excuses.
Désenchantement générationnel ? Nombrilisme aigu ? Aquabonnisme ? Complexité et déplacement de l’échelle des problèmes ? Peu importe, je ne me cherche pas d’excuses.
J’ai une tendance viscérale à ressentir les gens convaincus et prosélytes comme des ayatollahs de leur cause, aussi juste soit-elle. C’est un fait.
C’est un fait également qu’il y a quantités de choses que je trouve révoltantes, injustes, absurdes. Et pour toutes les raisons ci-dessus, je ne bouge pas le petit doigt, sauf pour touiller mon café.
C’est un fait également qu’il y a quantités de choses que je trouve révoltantes, injustes, absurdes. Et pour toutes les raisons ci-dessus, je ne bouge pas le petit doigt, sauf pour touiller mon café.
Pourtant, depuis quelques jours, la blogosphère écolo-bio est traversée d’un vent de révolte suite à la publication et la mise en œuvre d’un décret visant à interdire la préparation, l’utilisation, la détention, la promotion de tout produit phytosanitaire non homologués.
Ca a l’air de gros mots dit comme ça, mais ça signifie surtout qu’il est désormais interdit d’utiliser et de conseiller à son voisin l’eau chaude pour débroussailler les allées ou le savon pour lutter contre les pucerons. Allez donc voir par là, Raffa explique tout ça mieux que moi et vous donne tous les liens utiles.
Je trouve la situation particulièrement absurde. Dois-je désormais m’inquiéter d’une descente de la répression des fraudes, qui considérera que mon barbecue est une usine non déclarée de production de cendres-répulsives à limaces ?
Mes tomates seront-elles désormais des produits de contrebande ? (En même temps, c’est très grisant d’avoir soudain une vie de délinquante en binant son jardin…)
Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Pourquoi ne pas interdire bientôt les recettes de grand-mère contre les brûlures, et pourquoi pas interdire les recettes tout court ? Après tout, quand on donne la recette du flan de courgettes, on n’est pas sur que les gens inconscients du danger n’aillent pas choisir d’y mettre des légumes bio… Je vois bien le jour où on sera contraint de ne manger que des plats en barquettes, aseptisés, pour se protéger contre nous-mêmes.
Bref, cette obsession du tout sécuritaire dans des domaines aussi peu dangereux me choque dans ce qu’elle a d’absurde, de ridicule, et de dramatique. Combien de danger réel, de problème grave dont on ne s’occupe pas pendant ce temps ? . Il a fallu des dizaines d’années entre le moment où on a "su" pour l'amiante et celui où on a commencé à désamianter, et aujourd’hui on choisit de favoriser des produits toxiques et polluants en mettant hors la loi le purin d’ortie. Les mauvaises langues diront aussi que la main des lobbies pharmaceutiques n’est pas loin. Certes.
Pour le vivre au quotidien, je fais plutôt confiance aux fonctionnaires dans ce qu’il est de bon ton d’appeler " l’application mesurée de la loi ". Car oui, les fonctionnaires, même les répressifs comme moi, ceux qui sont le bras armé du législateur, ont à cœur de ne pas faire chier les gens pour des broutilles, et particulièrement pour des dispositions incompréhensibles. Ca implique quand même de tomber sur un fonctionnaire de cette espèce là, et ça pose encore un problème, celui de l’égalité devant l’application de la loi.
Houla, mais je m’égare, un coup de gueule, une prise de conscience et des considérations politiques dans le même post, ça va nous faire trop.
Ceci dit, si vous êtes aussi agacés que moi par ce genre de stupidité, et que comme moi vous avez la révolte facile mais vaine, sachez que des cyber malins ont tout prévu pour vous faciliter l’action. Par ici, pour pas plus fatiguant qu’un clic, vous pouvez faire entendre votre voix sur tous les sujets que vous voulez.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire