Noël by Caroline Ingalls

Quand j'étais gamine, je rêvais de vivre dans la Petite maison dans la prairie. Avec un papa fumant sa pipe devant la maison, couvant d'un oeil bienveillant sa petite famille, pour le bien de laquelle il revenait juste d'une dure journée de labeur. Une maman disponible, toujours prête à associer sa marmaille à ses activités d'adultes, lesquelles consistaient essentiellement à faire des tartes aux pommes. Avec des frères et soeurs espiègles et complices qui m'auraient appris à faire des cabanes et à pêcher, et avec qui j'aurai tiré les couettes de cette pétasse de Nelly Olson.

Evidemment, pour Noël, nous aurions reçu des animaux sculptés par notre papa dans du bois, et des couvertures patchworkées par maman. Nous aurions bien ri autour d'un repas simple et délicieux, avant d'aller nous coucher au dessus de la grange dans un grand lit pour 3.

A la place de quoi j'ai eu des parents aimants mais débordés, et une soeur de 11 ans mon ainée que j'ai martyrisée pour la punir de ne pas vouloir jouer avec moi. Et à Noël, des tas de cadeaux, dont les jeux de société demandés, sans comprendre que personne n'y jouerait avec moi, offerts après un repas trop copieux qui avait mobilisé ma maman une semaine de rang.

Cette année, forte de mes nouvelles résolutions de simplicité et d'honnêteté, j'ai décidé de fabriquer tous mes cadeaux maison, emballage compris, dans un grand trip décroissant, et de remplacer les agapes familiales par un repas en amoureux.

Cette décision a suscité des réactions variées dans mon entourage.

J'ai eu droit au sarcasme de Marianne "ah tu fais tes cadeaux toi même ? Ben moi aussi, tiens, je vais faire un dessin à mes parents", ce qui me laisse penser qu'il faut bien expliciter le concept.

Eu droit aussi à la réaction hostile et soupçonneuse de ma soeur "Vous voulez fêter Noel tous seuls ? On vous a fait quelques chose ou quoi ? ". Et à la réaction déçue mais digne de Moman : "- Maman, j'espère que tu ne le prendras pas mal, mais cette année je n'ai pas envie d'assister au repas de Noël.

- Je le prendrais comme je le prendrais, ma fille. Mais tu fais ce que tu veux."

Et pour finir, ma satisfaction d'avoir su imposer ma décision, mais avec un je ne sais quoi d'un truc qui cloche. J'étais ravie de partager une soirée aux chandelles avec mon amoureux, mais j'avais comme la sensation que ce n'était pas ce qui me fallait à ce moment là. Les évenements se sont chargés de me le faire comprendre : apprenant que deux amis passeraient leur réveillon seul, l'un muni de crèpes sous vide et l'autre du dvd de Rammestein, j'ai aussitôt eu la conviction que Noël était fait pour réunir autour de soi des gens qu'on aime, de se le dire en silence, de leur dresser notre meilleur table.

C'est gland, hein ? Ben oui mais c'est l'esprit Ingalls de Noël. J'ai tilté quand on m'a parlé de "Caroline Ingalls préparant des tas de choses de leurs jolis doigts roses".

Tant pis, j'assume, je serai décroissante, et gland. Je vous montre quand même un peu de la production de mes jolis doigts roses :

- Le panier "thé ou café " de mes parents : liqueur de café, thé des sages, truffes au café, miel earl grey à l'huile essentielle de bergamote, crème de jour au thé vert et biscuits de Noël

- Le panier "sucré-salé" de la maman d'Alex : Sucre orange-cannelle-vanille, gomasio, sels de bain à la lavande, gommage à la cassonnade, et biscuits de Noël

- Le panier "gourmandises" de ma soeur : crème pour le corps cacao-vanille-macadamia, baume à lèvres miel-orange, truffes au chocolat, rochers amandes, et biscuits de Noël.

(c) Emballages et biscuits de Noël par Loulou.