Maintenant que ma thérapie est terminée, je n'ai plus d'objectif précis à atteindre du côté de ma relation avec la nourriture, de mon poids,... Je n'ai plus d'axe de recherche, de réflexion. J'ai seulement à penser à autre chose, en surveillant du coin de l'oeil que les compulsions ne reviennent pas sournoisement et à appliquer les techniques de killer de démon du frigo en cas de besoin.
Je me trouve fort démunie, du coup. Avant la thérapie, je m'occupais à vouloir atteindre un poids idéal, à saboter mes régimes un par un et à chouiner que j'étais une incapable.
Avec la thérapie, je me suis occupée la tête à chercher la raison de chaque bouchée.
Je suis forcée de constater qu'à ce jour, aucune obsession ni doute existentiel ne sont venus prendre la place vide. Il ne me reste plus qu'à vivre, en somme. Hum. Vaste programme.
Accueillir les évènements, les rencontres comme ils viennent ? Faire des projets, en changer ? Sans rien remettre à plus tard sous prétexte que je serai plus belle, plus compétente, plus avenante avec des kilos en moins ? Vivre sans me chercher d'excuse pour ne pas faire ?
Je ne vois pas d'autre solution. Aussi, je déclare ouverte l'ère de ma vie telle quelle, en XXL.
3 commentaires:
Ça peut paraître simple à lire comme ça, mais je trouve ça très émouvant, très touchant et très, très positif ce que tu écris. Et fichtrement important, dans la vie.
Alors, en un mot : bravo :-)
Je crois que tu as touché un point sensible. Car quand on a un TCA ou une maladie, on se construit autour, par rapport à elle (entre autre). Et même si on veut guérir, ce n'est pas simple car il faut se reconstruire sur d'autres bases plus saines. Moi, je crois que c'est sur ça que je bloque, je me demande presque si je suis prête à guérir...
C'est assez paradoxal à écrire, puisque par définition un blog est un lieu d'exposition, mais j'ai hésité à écrire ce genre de posts un peu intimes, un peu crus. J'ai eu du mal à les écrire simplement, sans essayer de les voiler avec de la dérision.
Ce que je dis là, ça n'est rien d'autre qu'une évidence, et je n'aime rien moins qu'énoncer des évidences sur un mode sentimental.
Je me suis décidée à le faire à force de lire la détresse des membres de VLR, de Christine plus récemment. Parce que je crois que pour elles, ça peut être important de lire ça. Plus important pour moi que l'avis des autres.
Myrtille, Odile (voir dans mes liens, Sans régime) aborde ce thème elle aussi. Je crois qu'une obsession, quelle qu'elle soit, les régimes ou les TCA, les TOC, sont une diversion qu'on a trouvé pour ne pas voir. A chacun d'affronter ce qu'il refuse de regarder en face. Une fois qu'on y est décidé, c'est déja gagné, reste un chemin plus ou moins loin pour réaliser son indépendance, affirmer quelques techniques et recaler sa vie sur d'autres bases.
Le vide laissé par la disparition d'une obsession, de comportements, peut paraître vertigineux. C'est une page qui parait blanche alors qu'elle est pleine de possibles.
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