30.5.07

Yoga

Dans la série la vie est belle en xxl, je me dois de consacrer un post au yoga, que je pratique depuis septembre dernier. Non pas pour vous faire un topo sur l'histoire, la philosophie ou les différents types de yoga, google et wikipedia sont plus complets que moi. Plutôt pour faire le lien avec ce que j'ai vécu ces derniers mois, et expliquer en quoi il peut être bénéfique pour renouer avec son corps.


Je me suis inscrite en cours avec le demi-espoir d'acquérir une capacité de concentration, de détente qui m'aiderait à abaisser mon niveau d'angoisse global. En revanche, je n'avais aucune illusion sur la possibilité d'améliorer mes capacités physiques avec un sport aussi doux. Pourtant, 9 mois plus tard, je suis bluffée par les résultats.


Contrairement aux pratiques sportives habituelles, dans le yoga, il n'y a aucune notion de performance, de résultat. Evidemment, il y a des postures plus ou moins compliquées à prendre. Mais il y a toujours une possibilité de les adapter sans les dénaturer (plier les genoux, utiliser un coussin, une chaise, prendre appui contre un mur, ...). Et pour être réussie, la posture n'a pas besoin d'être parfaite. Ce qui compte, c'est la progression qu'on peut constater au fur et à mesure des scéances.
Pour moi, ça a été essentiel d'admettre que ce que je faisais était bien, même si c'était différent du modèle proposé par la prof. Supprimer l'obligation de conformité et de performance, accepter les limites de mon corps sans les voir comme des tares mais plutôt comme des voies à explorer, c'était mettre en application ce que j'essayais de comprendre en thérapie. Un autre chemin pour arriver au même endroit, et au fil des mois, la sensation que les morceaux du puzzle commençait à s'imbriquer correctement.

Réaliser que mon corps pouvait m'offrir des satisfactions, qu'il fallait que je l'écoute lui pour savoir quand arrêter un mouvement, m'a aidé à lui faire encore plus confiance pour respecter ma satiété. J'ai été surprise de constater aussi qu'avec un cours d'1h30 par semaine et une quinzaine de minutes chaque soir, je m'étais considérablement assouplie, que je commençais à me muscler, et que j'arrivais à soulager mon dos toute seule par des postures très simples. Evidemment, rien à voir avec la salle de gym niveau musculation, mais ce n'est pas le but.

J'ai cessé de me sentir coupée en deux, le cerveau d'un côté et un corps auquel je ne voulais pas penser de l'autre, un visage expressif, identifiable, dont je connaissais les traits posé sur une boule informe. J'ai fait connaissance de mon souffle, de son trajet, des organes et des muscles qui sont mobilisés à chaque respiration, de mes articulations et de mes membres, de leur souplesse et de leur raideur. J'ai senti les liens entre les suggestions proposées à mon cerveau et la détente qui se faisait dans mon corps. Je l'ai vécu comme des retrouvailles. Ces derniers temps, j'ai même envie de bouger un peu plus, je monte les 4 étages de mon bureau par les escaliers (ça doit être l'effet Cannes), je me suis acheté un rameur d'occasion. Je n'en fais que 5 mn le soir. Mais je le fais parce que j'en ressens le besoin physique et non pas pour contraindre mon corps à atteindre une norme.

Aujourd'hui, au risque de donner dans le cliché, je peux dire que j'ai un rapport avec mon corps qui est de l'ordre de la réconciliation. Ce n'est pas que je le trouve formidable et que je m'en félicite. Mais j'ai cessé de le considérer comme responsable, pas à la hauteur, de l'ignorer. Je sais que ce qu'il est n'est que le reflet de ce que je vis intérieurement. Il est ce qu'il est, il change à son rythme, qui est celui de mes réflexions. Je l'accepte comme je m'accepte, c'est à dire encore plus ou moins mais de mieux en mieux, et je m'autorise à le mettre en valeur.

4 commentaires:

Mimille a dit…

Hé ça m'intéresse vachement tout plein ça !
Ça fait un moment que j'ai envie de m'y mettre mais j'ai peur de me retrouver soit trop nulle (moi aussi je pars de loin sur l'harmonie avec mon corps...), soit trop jeune (dans un groupe de retraitées...).
T'en fais où ?

Mel a dit…

A la MJC de ma ville, 150 € pour 1h30 par semaine de septembre à juin.
La population est féminine à une très large majorité, mais plus hétérogène sur le plan de l'âge : de 18 à 75 ans, avec une grosse proportion de 35/40 ans !

Mimille a dit…

Ah, pas bête, de regarder du côté de la MJC. Je vais me renseigner pour la rentrée prochaine, tiens.
Mais il faudrait peut-être que je commence par le trouver un moyen de transport pour ce faire...

Anonyme a dit…

C'est absolument passionnant ce que tu racontes là ... D'une part parce que j'ai fait un an de yoga (il y a déjà 3 ans ...) et que j'avais beaucoup apprécié, c'était une activité proposée par mon école le mercredi midi ! :-) J'ai arrêté car cela ne m'allait plus côté horaires, mais j'avoue que cela m'aurait plu de continuer. À l'époque, je ressentais un profond calme et un bien-être délicieux après la séance. Et comme tu dis, ce qui est agréable, c'est l'absence de compétition, on est vraiment là pour aller à son rythme, prendre conscience de soi, de son souffle ... Et niveau souplesse, effort physique etc, ça c'est clair que ce n'est pas anodin ! C'est vraiment complet et bénéfique pour réunir corps et esprit ...

D'autre part, faire les choses (rameur, monter les escaliers) parce tu en ressens le besoin et que cela te fait du bien, non parce que tu essaies d'atteindre un corps aux normes ou autre ... c'est également très important et révélateur d'une réelle progression :-) Il se trouve que j'éprouve à peu près ce besoin par rapport au rameur, dans le sens où cela me fait réellement du bien après une journée stressante, cela me recentre, me permet de penser efficacement, je ne fais rien d'autre donc cela me repose, et cela me dynamise en même temps que cela me dénoue des tensions de la journée ... et tout ça en 15mn, pas plus (même si j'ai lu partout qu'il "fallait" 45mn pour que le corps puise dans les graisses et ceci-cela, mais ce n'est pas mon intérêt premier, donc je conserve mes 15mn !). Le problème, c'est que j'ai un peu trop associé rameur et régime à une époque, et j'ai encore un peu de mal à totalement considérer le rameur comme un "ami", sans arrière pensée ... mais cela vient :-)

En tout cas, ravie d'avoir lu ce billet, je le trouve touchant de vérité et enthousiasmant quant à ce que cela peut laisser présager pour ceux qui sont également sur la voie d'un mieux-être et d'une réconciliation avec soi :-)