8.4.05

Maigrir, c'est dans la tête



J’ai pris le temps de réfléchir aux causes de mes envies de manger.

En fait, tout ou presque. Une colère, une contrariété, l’ennui, surtout. Quand je suis désoeuvrée, je panique presque si je ne peux pas manger. Et si je peux, je passe mon temps à ouvrir le frigo et grapiller un truc par ci par là.
Mais les bons moments, resto, fêtes, sont aussi des occasions de manger au delà de ma faim.
Et encore à la maison, quand je cuisine, je passe mon temps à gouter si bien que je n’ai plus faim en passant à table. Ou encore, je finis les restes.

Bref, manger est ma seule réponse à toutes les situations de la vie.

Le bouquin d’Apfeldorfer m’a pas mal aidé à prendre conscience de ça. Je me reconnais assez dans le portrait psychologique qu’il dresse des hyperphagiques.
Des personnes très intuitives, qui se mettent facilement à la place des autres, hyperempathiques. Du coup, elles ne vivent que par et pour les autres. Le fait d’être seul leur est insupportable, puisqu’il les renvoie à eux-mêmes et leur vide intérieur (seuls les autres sont intéressants). D’où des compulsions pour se remplir quand on s’ennuie.
Le fait d’être rejeter par l’autre est insupportable à gérer : d’où une difficulté à émettre un avis personnel, même à en avoir un parfois (je remarque que quand on est en groupe et qu’on me demande ce que je veux faire, je réponds toujours « ce que vous voulez ») car plaire à l’un implique de déplaire à l’autre. Faire des choix est très douloureux, car cela implique de renoncer à l'option délaissée.
Egalement, ne pas manger avec les autres, refuser un deuxième service implique de se couper des autres, de la fête, difficile pour un hyperempathique.


J’essaie donc de réfléchir à ce que je veux vraiment, ce que je pense vraiment, et à tenir compte de mon intérêt s’il est légitime. Ca m’évite de manger pour étouffer ce que je ne dis pas. On peut trouver ça très tiré par les cheveux, mais je me sens vraiment mieux depuis que j’ai décidé que je n’étais pas plus con qu’une autre.

Je progresse vraiment depuis 15 jours. Je jette beaucoup plus facilement la nourriture en trop. Je trouve des trucs auxquels réfléchir quand je n’ai rien à faire : cette semaine, je ne suis pas allé au wagon bar acheter de quoi grignoter, alors qu’habituellement, mes deux trajets de 3h hebdomadaires ne se passent sans un p’tit gouter.
Hier soir, on est allé voir Sinclair en concert. Difficile de manger avant, ça commence à 20h. Manger après, soit vers 23h ? Impensable il y a encore 1 mois. J’aurais pensé à mon sandwich toute la journée. Là, rien. Je n’avais pas faim avant, j’ai mangé après, sans y penser.
Rien d'extraordinaire pour un mangeur régulé, mais beaucoup pour moi. Je suis assez fière de moi. Je les ai bien mérité :

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