13.11.05

A dirty rock star is born



De notre envoyée spéciale du blog.

Deuxième édition du festival " mon salon est rock’n’roll ".
La programmation est toujours métal, mais elle s’enrichit cette année de la présence des DF, dont c’est la première apparition publique.
Le concept du festival n’a pas été modifié. L’adresse de la petite scène salonnaise (à savoir le salon du leader de M., tête d’affiche) n’est connue que de quelques habitués et aucune publicité n’a été faite. Le public n’est composé que de VIP, en particulier des rescapés de la scène métal / hard-core Salon-Etang de Berre des années 80 / 90. Le ticket d’entrée se paie comme l’an dernier en pack de bières.

Une fois ma contribution acquittée à la cuisine, je pénètre dans le salon. Les DF finissent quelques réglages. Les instruments occupent 9 des 15m² de la salle. Les meubles, repoussés contre les murs, 3 m². Le reste de l’espace se remplit progressivement de public.

La déco, qui faisait pourtant la réputation de la salle, a subi quelques améliorations. Les anciens rideaux oranges, cloués sur la fenêtre, ont été remplacés par des rouges, sur tringle. L’ampoule nue du plafond est habillée d’un lustre 50’s. Les murs sont tapissés. Les enfants qui servaient les petits fours dans des poêles ont disparu. Il y a même une sono, qui risque de mettre en péril le côté garage auquel tout le monde s’attend.
L’embourgeoisement ne risque-t-il pas de voler son âme à cette salle mythique ? L’absence de poignée sur les portes me rassurent un peu…

On baisse les lumières et le groupe de première partie entre en scène sur fond de face B du générique de Dallas.
Le guitariste attaque les premières notes de Licensed to slay.
M. qui a rejoint le groupe depuis 5 semaines seulement, tape un rythme diabolique. Il est appuyé par la contrebasse de D., qui apporte de la gravité dans le set. V. (ex Full in your face) assure la rythmique, les hurlements et le chant, à la fois chaud et plaintif. Alex (ex Soupières tombales, mortes avant l’invention du net) le soutient à la guitare, associant les mélodies rockab aux solos cow-punk et au kazou.
S’enchaînent 8 compos et une reprise dark de Jezebel qui fait bruler Piaf dans les flammes de l’enfer, et trembler Aznouvour en attendant le jugement dernier.

Les quatres cow-boys d’outre-tombe quittent la scène sous les hiiiiiiiiiiiii-haaaaaaaaaaaaa du public conquis. Ils ont réussi une première prestation originale, endiablée mais carrée, country mais pas trop festive, dark mais pas gothique. Un savant dosage de leurs influences, qui fait la force de leur son.

Les boules à zéro prennent la place des bananes et des stetsons. On ne plaisante plus, c’est du métal sérieux. M. inaugure ce soir sa nouvelle formation. O. ( ex des tas de groupes non je ne me souviens pas) a laissé la batterie à F., pour se consacrer à la guitare et au chant. FB (ex Bad taste) garde la basse.
M. nouvelle version n’a rien à voir avec son fantôme. Le rythme est dix fois plus rapide, la guitare assurée, la basse en place et le chant impressionnant. Ils enchainent les morceaux épiques à la Maiden sans une pause et sans un sourire. Le seul coup d’arrêt est porté par le batteur, qui a troué sa grosse caisse. Faut dire qu’il y a de la batterie partout dans ces compos et des breacks inattendus à chaque morceau.
Le public apprécie le changement, et le manifeste. Head-banging et cornes sont de rigueur. Si on n’était pas dans un salon, on pourrait se jeter les canettes à la gueule. M. II a trouvé sa place.

Après le cocktail bières-chips, les membres des Rodriguez, crées à l’occasion d’une soirée hommage aux Ramones l’an dernier , ressuscitent le groupe et attaquent leur version hard-core de Commando et R.A.M.O.N.E.S pour clôturer la soirée.
En effet, mieux vaut oublier la bouillasse qui a suivie, servie jusqu’à 3h du matin, par des musiciens qui se sont échangé les instruments pour accompagner des amateurs avinés.

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